
Les Zones de Droit d’Usage Collectifs (ZDUC) permettent, depuis 1990, aux populations autochtones de Guyane de bénéficier d’un régime foncier spécifique qui garantit leur libre usage des terres nécessaires à leurs activités de subsistances. Cependant, certaines de ces ZDUC sont situées au sein du Domaine Forestier Permanent (DFP) de l’État, une vaste zone de 2,4 millions d’hectares créée en 2008 et soumise au Code forestier. Conformément à ce cadre juridique, l’ONF est tenu de rédiger des documents d’aménagement forestier pour ces zones, malgré la présence antérieure de ces ZDUC. Cette superposition crée des ambiguïtés dans les orientations de gestion. Pour pallier ce problème, l’ONF souhaite engager un dialogue entre les communautés amérindiennes et les acteurs institutionnels afin de promouvoir une concertation autour d’une gestion participative des espaces forestiers.
Ce projet, au cœur de cette démarche, vise les communautés Kali’na de Kourou (village Kuwano et Kourou) et Lokono de Matoury (village de Sainte-Rose-de-Lima et Cécilia). Il se déploiera en quatre phases :
- Présentation du projet et recrutement de référents issus de ces communautés, avec l’appui des chefs coutumiers.
- Consolidation collective de la logique d’intervention, de la méthodologie et des modes d’intervention
- Co-organisation et co-animation de trois ateliers thématiques participatifs et deux visites de terrain par village, pour identifier les enjeux propres à chaque usage et établir un plan de gestion qui concilie le Code forestier avec les lois et règles coutumières.
- Rédaction des documents de gestion forestière durable.
Pour garantir un échange équilibré de savoir-faire, les référents et les chefs de projet de l’ONF suivront une formation commune aux méthodes participatives de concertation et travailleront en étroite collaboration tout au long du projet. Ce dernier aboutira à l’élaboration d’une charte d’engagement pour la durabilité des usages traditionnels. Au-delà de ce projet, l’objectif est de maintenir une relation pérenne et concrète avec les communautés.
Durée : 36 mois