
L’éradication de populations invasives en milieu insulaire est un outil très efficace pour la conservation de la biodiversité et la restauration des processus écosystémiques altérés. A Mayotte, l’ilot Mbouzi (Réserve Naturelle Nationale) est envahi par une population de rats noirs dont les impacts mettent en péril les espèces natives du site, qui pour certaines représentent les dernières populations relictuelles à l’échelle de Mayotte. Leur éradication a donc été identifiée comme une priorité de conservation, inscrite notamment au plan de gestion de la RNN de l’ilot Mbouzi. Il s’agit à ce jour de l’unique option de gestion permettant de supprimer efficacement et durablement l’impact du rat sur la biodiversité du site.
Aujourd’hui, l’éradication de rats sur toute île de plus de 5 ha repose exclusivement sur l’utilisation d’anticoagulants de seconde génération. Il s’agit d’une méthode de gestion fiable (probabilité de succès supérieure à 90%) et répandue à travers les îles du monde (plus de 600 opérations à ce jour, des dizaines d’opérations en cours). Considérant le risque d’impact potentiel sur quelques espèces non-cibles présentes à Mbouzi, notamment la population de makis ou lémurs bruns (Eulemur fulvus), cette éradication sera menée depuis le sol, via des stations à appâts sécurisées, afin de garantir l’acceptabilité sociale et environnementale de l’opération sans en affecter les chances de succès.
Les résultats de ce projet seront rapidement et directement visibles et mesurables en termes de gain pour la biodiversité à Mayotte, et le retour d’expérience sera partagé aux gestionnaires et scientifiques locaux, régionaux et internationaux pour améliorer les bonnes pratiques de lutte dans les nombreux territoires insulaires confrontés à des problèmes similaires.